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Décembre 2019
plan d'eau 2016 PENCEE NOMADE DE GUY LORGERET Je me souviens de ces femmes délicatement posées sur l’eau, cette première rencontre, surprenante, insaisissable, magique, chacun l’inscrit différemment dans sa mémoire… J’ai adoré les découvrir, élégantes, géantes, insondables, modifiant tout en douceur mon rapport à cet espace, ce plan d’eau si souvent regardé et fréquenté. J’ai adoré les retrouver juchées sur leurs vélos, telles des nymphes nous toisant gentiment, et nous murmurant : «vous nous avez connues debout, nous voici ainsi maintenant, aujourd’hui… » Quand elles sont parties, le plan d’eau m’est réapparu, comme abandonné, et tout à la fois riche du souvenir de ces créatures, de leurs mouvements , de leurs reflets, jamais les mêmes. L’artiste, au travers de l’art nomade, nous invite à réinventer un lieu, à changer notre regard, et son œuvre, au fil des jours et des semaines nous amène à être sans cesse surpris, interrogés, émus…Il se joue de la nature et de toute sa richesse, de la météo et de toutes ses nuances. Son écrin est notre espace, sa matière et son travail nous accompagnent au fil de nos balades, de nos passages. Je ne pensais plus les revoir, et l’on me dit qu’elles reviennent ! Que vont-elles éveiller en moi, en nous tous, habitués du lieu, nous qui les avons tant aimées, où vont-elles nous faire voyager ? 2016 nous fait un beau cadeau, un poème écrit sur les ondes du plan d’eau, une invitation à ce que chacun veut bien y voir, à ce que chacun veut bien accueillir. Le promeneur y trouvera des images furtives, des reflets magiques, la vie posée là tout simplement. Le quotidien réinventé, le temps d’une promenade, une pause. L’art nomade s’offre à tout le monde, et c’est là qu’il est précieux, il ne se limite pas à une galerie, il est offert à tous, il ne laisse personne indifférent, il nous surprend là où on ne l’attend pas. Les femmes reviennent sur le plan d’eau… chaque jour elles seront différentes, à l’image de ce que nous sommes : inconstants et uniques. LAURENCE GAUTIER